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QUE SE PASSE-T-IL DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF DU CONGO-BRAZZA ?

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Les résultats du baccalauréat 2024 sont tombés pour les séries générales (45,68%) et techniques (43,65%). En cette année dédiée à la jeunesse, quoi de plus important que d’analyser le système éducatif du Congo-Brazza ?

Avant d’écrire cet article, j’étais persuadé que le système éducatif congolais était pourri. J’avais la conviction que les résultats au baccalauréat était médiocre et que les choses allaient de mal en pire. Étant moi-même le fruit de ce système, cette posture est tout de même invraisemblable. Sachant que je ne me considère pas comme un fruit pourri !

Cette posture rend difficile de porter un jugement objectif sur le système éducatif congolais. Puisqu’au-delà c’est tout notre système social qui est défaillant. Mais l’on ne peut nier une évolution notable dans les résultats au baccalauréat depuis ces dix dernières années. En effet, en 2014 le taux de réussite au baccalauréat général était de 30,44% contre 45,68% en 2024. Il faut féliciter et encourager cette progression.

État des lieux de la scolarisation au Congo-Brazza

Au Congo, le taux de scolarisation est d’environ 96,5% avec 91% de taux d’achèvement des études selon l’UNICEF. Il est paradoxal de noter que le taux d’alphabétisation est de 81% en 2021 avec seulement 59,4% des élèves qui terminent ce cycle avec des compétences minimales en français. Un très gros défi à relever pour les autorités congolaises.

Une réforme du système éducatif s’impose, à la fois pour assainir les lieux d’apprentissage mais aussi les programmes scolaires. Dans certaines villes, les conditions d’apprentissage sont très déplorables : des salles de classe surpeuplée, du matériel vétuste, l’abondance de l’insalubrité dans les écoles et le nombre très limité d’enseignants qualifiés. Aussi, les matières et leçon à apprendre semblent d’un autre temps. Il n’y a eu aucune refonte du programme depuis plusieurs années, les élèves continuent d’apprendre des notions très éloignés de leur quotidien ce qui perturbe leur compréhension.

Et après le lycée ?

Le baccalauréat n’étant qu’une étape, les choses se compliquent juste après pour ceux qui réussissent à l’examen. Car les problèmes que nous avons cité plus haut se multiplient une fois à l’université. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il faut aussi noter que les villes de Pointe-Noire et Brazzaville en plus d’être les plus peuplées sont aussi celles avec le plus faible taux de réussite au baccalauréat.

D’ailleurs, les taux de chômage sont plus élevés à Pointe-Noire et Brazzaville selon une étude réalisée par l’Institut de recherche pour le développement. Surtout auprès de personnes ayant au moins un diplôme universitaire.

Le système éducatif congolais est défaillant mais son potentiel et sa marge de progression reste énorme. Et pour relever le défi de l’avenir, il faut un meilleur suivi des élèves dès les classes primaires. Avec des évaluations plus régulières afin d’identifier ceux en difficulté d’apprentissage. Il faudra alors les lister, les accompagner dans l’apprentissage et leur permettre d’atteindre le même niveau que les autres élèves de la classe. La formation de nouveaux enseignants et le renforcement des capacités des anciens enseignements contribuera à atteindre le progrès auquel notre hymne national nous invite depuis 1960.

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