Rokhiatou Gassama, Présidente nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF). Diplômée du Centre de Formation Pédagogique CFP France, en sciences de l’éducation à l’Université Paris VIII, en Genre Bonne Gouvernance à Amsterdam. Pédagogue, spécialiste en sciences de l’éducation, en genre, éducation et en droits humains. Membre du bureau de la commission nationale de Gouvernance/MAEP. Consultante internationale en genre et leadership, en éducation, droits humains. Elle prend part et anime des conférences sur la problématique du leadership des femmes sénégalaises/africaines. Elle est fondatrice du cadre de réflexion et d’actions sur les violences politiques (REAVPOL) et Observatrice électorale.
Parlez-nous de l’Association que vous présidez
Le COSEF est une ONG transpartisanne qui regroupe les femmes leaders issues des différents partis politiques, des syndicats, des femmes à la base, ainsi que les femmes de la société civile. Elle a des antennes dans les quatorze régions du Sénégal.
Sa mission : L’accès des femmes aux instances et processus de prise de décision ; l’amélioration du statut de la femme par le respect de ses droits ;
Vision : Le COSEF a été créé le 11 mars 1995, à la suite de deux journées de réflexion organisées par l’institut Africain pour la Démocratie (IAD), autour de la préoccupation partagée d’ « Inscrire la femme au cœur de la décision dans les instances politiques et autre institution de gouvernance ». Œuvrer pour un Sénégal où les hommes et les femmes participent harmonieusement à la prise de décision pour un développement durable à travers la participation politique et citoyenne des femmes.
Objectifs : contribuer à l’inscription de la femme au cœur des décisions et des préoccupations politiques.
ACQUIS: Dans le combat pour la réalisation des droits politiques des femmes, le COSEF s’est engagé à relever les défis liés aux inégalités de genre.
Le COSEF est initiateur de la loi sur la parité en collaboration avec les organisations de femmes, celles de la société civile ainsi que tous les acteurs religieux, coutumiers, Institutionnelles, etc. il organise dans les communes, le renforcement des capacités des femmes leaders, des élu(e)s sur la communication, le leadership, le budget participatif sensible genre, le développement territorial, le développent personnel pour les jeunes, etc
Pourquoi cet engagement ? Quel a été le déclic et qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à le faire ?
Issue d’une famille où ce sont les garçons qui avaient la chance d’aller à l’école, de faire des études, l’engagement de ma mère a été déterminant. Celle qui a forcé les barrières religieuses, sociales et coutumières pour m’inscrire à l’école, celle qui m’a toujours accompagnée pendant tout mon cursus en me fixant très jeune, deux objectifs :
- Etudier, toujours étudier, aller le plus loin possible,
- Etre indépendante financièrement
Elle disait l’objectif N°1 d’une femme, c’est l’indépendance économique.
Quel est l’impact réel qu’a eu votre engagement au Sénégal et même dans les environs ?
L’impact se mesure à travers mes contributions sur :
- les résultats obtenus sur la prise en compte du genre, l’accès des femmes dans les instances de prise de décision, la loi sur la parité, etc.)
- les changements progressifs de la prise de conscience des femmes, des jeunes filles de leurs rôles, leurs droits.
- mon combat et mon engagement auprès des femmes et des jeunes
- les sensibilisations, formations, échanges, contributions dans les grands débats nationaux, sous régionaux et internationaux mais également dans les conceptions des projets, le suivi des textes internationaux et régionaux ratifiés par le Sénégal, etc.
- les conférences que j’anime pour partager mon expérience
- la prise de conscience des femmes à influencer des décisions.
Quelque chose à ajouter ?
Promouvoir l’égalité de genre constitue un véritable défi pour le développement de l’Afrique.
Merci d’avoir répondu à nos questions.